RSS Feed

Le Dernier Vol

0

mardi 3 août 2010


Date de sortie: 16 Décembre 2009
Avec: Marion Cotillard. Guillaume Canet.
Réalisation: Karim Dridi.

Synopsis : Sahara français, 1933…Bill Lancaster, pilote anglais renommé a disparu dans le désert lors d’une tentative de record de traversée entre Londres et Le Cap. Sa maîtresse, l’aventurière et aviatrice Marie Vallières de Beaumont n’a qu’une obsession : le retrouver. Elle est contrainte de poser son biplan près d’un poste avancé de méharistes français. Confronté à la détermination de Marie, le lieutenant Antoine Chauvet tente de la dissuader de poursuivre cette quête désespérée dans un lieu aussi grandiose et hostile que le Ténéré. Rien n’y fait. Pour poursuivre ses recherches, elle se joint à une expédition menée par la compagnie méhariste en territoire touareg. Au cours de cette mission à haut risque Antoine, en rupture avec sa hiérarchie, et Marie vont se rapprocher. Dans ce désert qui ne ment pas et dans l’abandon qu’il impose, ils découvriront une vérité à laquelle ils ne s’attendaient pas.

Le patient Franco-Anglais.

Quand on voit l'affiche on pense immanquablement au Patient Anglais. Immenses vues désertiques, une aviatrice aventurière à la recherche d'un amant écrasé quelque part au fin fond du Ténéré. Un beau lieutenant bourru... N'oublions pas l'inévitable mention ''D'après une histoire vraie''... Inutile de vous faire un dessin quoi.
De fait le film commence sous les meilleurs auspices, la photo est extrêmement bien soignée et les décors naturels sont tout simplement sublimes. En plus la musique du film est composée par le trio Joubrane, tout indiqué pour le lieu, en accords de Oûd, de naïe et de violons.
L'action nous plonge dans le quotidien d'un camp militaire français en pleine crise contre les touaregs rebelles, lieu du face à face entre le Colonel Brosseau -homme qui tente d'assoir son autorité au sein du groupe et chez les autochtones et entre le charismatique lieutenant Chauvet- qui prône plutôt pour le dialogue avec les touaregs dont il est l'ami. C'est dans ce contexte tendu que leur tombe du ciel (littéralement) Marie Vallières, aventurière et aviatrice à la recherche de son ami/amant Bill Lancaster, écrasé quelque part dans le désert aride. Elle demande l'aide des militaires mais se heurte à leur refus catégorique: Même les Méharis les plus aguerris ne s'aventurent pas dans le Ténéré.
Toute cette première partie livres beaucoup de promesses, la maîtrise du réalisateur ne fait aucune doute et le climax monte crescendo, nous tenant en haleine. Dridi prend son temps pour dresser le portrait de ses personnages, esquisse des relations diverses entre les protagonistes et fait la part belle aux personnages secondaires tout à fait sympathiques.
Le film culmine lors de la décision par le général d'attaquer le rebelle Méhari contre l'avis de son lieutenant qui pense que c'est un suicide. Ce dernier est aux arrêts à la suite d'une erreur qui a couté la vie à son meilleur ami.
C'est alors que...

Dernier Vol. Premier Crash...

C'est alors que tout part en vrille. Guillaume Canet prend la fuite non pour sauver sa peau de la cour martiale mais pour aider Cotillard à retrouver son foutu copain que tout le monde croit mort mais que personne ne veut le lui dire. Il l'aide pour des raisons que nous ne connaîtrons pas et s'engouffre avec elle au fin fond du désert en compagnie de ... 3 chameaux et plein de dunes.
S'ensuit alors une deuxième partie film qui s'applique à foutre en l'air méthodiquement tout ce qui avait été construit dans la première moitié. L'attaque des rebelles passe à la trappe, ne reste que le couple à l'écran et à la vie qui s'enlise dans le sable en même temps que l'action. Des regards sont lancés au loin, peu de répliques fusent et qui se veulent profondes mais n'ajoutent rien. Pour rythmer le reste, les chameaux se cassent un à un, Marie a soif, Chauvet fait la gueule, Marie divague, le dernier chameau fait la gueule... Peu à peu, on se désintéresse complétement de leurs sort (moi personnellement, j'ai ardemment souhaité que Marie crève).Un vrai supplice pour les personnages autant que pour le spectateur que la fin ne viendra malheureusement pas délivrer tant elle fait preuve de bêtise.

Encore une fois Karim Dridi ne tient pas ses promesses et semble étouffé par l'ampleur de son film. Car ce qui le plombe justement c'est la comparaison avec les références qui l'inspirent (patient anglais, out of africa, fort saganne...). Un beau cadre et de bons acteurs ne sont pas suffisants pour relever le niveau de ce pétard mouillé, n'est pas Anthony Minghella qui veut. Il manque à cette œuvre le souffle épique et le sens du rythme qui a fait le succés de ses prédécesseurs. Dridi réussit l'exploit de faire sentir ses 1h43 de film comme 3 heures.
Devant tant de moyens mis en œuvre et une première partie alléchante, se retrouver comme un idiot avec le générique de fin vous fera vraiment envie de casser votre lecteur DVD.


Leave a Reply

Fourni par Blogger.