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Du report des élections de le constituante.

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vendredi 27 mai 2011

A peine 48 heures après l'annonce du maintient du report des élections de la constituante pour le 16 Octobre, Business news publie un sondage tout frais tout beau concernant les intentions de votes des tunisiens pour le mois de mai. Il en est ressorti que le parti Ennahdha est en légère avance sur son plus sérieux rival en date le PDP (15% contre 14,6%). La réaction qu'a eu un de mes collègues ça a été: ''oh merde, faut absolument qu'on reporte ces élections au 16..."


Cette remarque m'a beaucoup fait réfléchir sur certaines notions de base de la démocratie et surtout sur la polémique déclenchée par le dit report des élections. Comme j'en ai discuté avec mon ami (et auteur de l'excellent site Tunifun.tn) je suis tout à fait contre le report des élections. Je pense que le pays ne tiendrait pas jusque là et qu'il n'y aurait que des emmerdes supplémentaires suite à ce report. Déjà qu'on a échappé de peu à une catastrophe totale suite au propos fumeux de l'ex ministre de l'intérieur (Mr propre) et la guerre civile qui s'en est presque suivie. Le climat actuel de la Tunisie ne supporterait pas plus de tergiversations ni d'hésitations, ne serais-ce que pour le moral des troupes. Chaque jour qui passe est une porte ouverte aux doutes, à la paranoïa galopante alimentée par toutes les sottises qu'on peut lire sur les pages dites ''Révolutionnaires" facebookiennes qui ne perdent pas un prétexte pour crier au loup et dresser toutes sortes de plans et d'hypothèses de conspiration globale.

De plus l'économie ne peut pas s'offrir le luxe de patienter encore 3 mois de visibilité réduite, parce que les investisseurs de tout horizon -eux- ne patienteront pas plus longtemps. S'ils n'ont pas de signes de bonne volonté concernant un relatif regain de stabilité, ils iront dépenser leur argent dans un endroit qui sera plus propice aux affaires. Même les affairiens étrangers installés ici se posent la question de savoir s'ils doivent rester encore ou se barrer là ou l'herbe est plus verte (comme les gars de la british Gaz par exemple). Ne parlons même pas des sit-ins à gogo qui sont maintenant devenus un sport national.
Le pays est paralysé, littéralement. Il a besoin d'un signal fort impliquant tous les citoyens et faisant appel au devoir sacré et l'acte de citoyenneté par excellence: le vote.

On m'a alors signalé qu'à ce stade là, le parti Ennahdha était pratiquement assuré de remporter les élections avec ce qu'il en découlerait comme conséquences à l'échelle nationale. Etais-ce ce que je voulais?
La réponse est évidemment non, ce n'est pas du tout ce que je veux. Mais là n'est pas la question, parce que la démocratie n'est pas ce que pense un individu, mais ce que pense "la majorité" des individus. C'est le jeu, c'est les règles c'est comme ça. Ce qui m'a gêné dans la remarque de mon collègue plus haut dans l'article c'est le refus implicite d'accepter la possibilité qu'un parti comme Ennahdha puisse remporter les élections. Et pourtant, c'est une possibilité. Si la majorité des électeurs votent pour, c'est ce qui se passera et mon avis, le sien ou celui de tout autre ne comptera pas plus qu'un pet.

On m'a aussi signalé que ce parti, comme tous les autres n'avait pas de programmes et qu'il se contredisait tout le temps. Détrompez-vous, le parti Ennahdha a bel et bien un programme d'une simplicité crasse et il tient en un sms: ''Nous avons la religion musulmane de notre côté". Et voilà, le tour est joué. Pour beaucoup de gens, pointilleux sur la religion, ils n'y a pas besoin d'en dire plus. Leur voix est déjà assurée. Faites vous une raison.

Pour vous dire la vérité, je pense que s'il y a un parti qui mériterait sa victoire aux élections ce serait bien lui. je ne parle même pas des moyens financier dont il dispose et dont la provenance ne semble pas déranger la haute instance de je sais plus quoi. Rendez-vous compte: depuis fin janvier ce parti n'a pas dévié de son but, avançant à pas surs, faisant des meetings partout, capitalisant sur ses sympathisants et sur la fibre religieuse présente en chacun de nous. De plus sur la ribambelle de partis à la noix qui pullulent comme des tics sur le dos d'un caniche, il n'y a aucune autre alternative religieuse, il est pratiquement le seul sur le secteur, alors de quoi devrait-il s'inquiéter?

D'un autre coté vous avez les autres 90% des partis qui perdent leur temps à nous dire de nous méfier d'Ennahdha, de nous méfier des forces obscures de l'ancien régime, de nous méfier des autres partis et autres conneries du genre. coté programme, c'est l'unanimité: Démocratie, Justice, Egalité, Fraternité et d'autres du même acabit. On perd notre temps à se tirer dans les pattes, à soulever de faux problèmes et des débats stériles. Pendant ce temps là... Elle court elle court la maladie d'amour.


Si vous voulez avoir mon avis (et je présume que vous le voulez) je pense qu'on ne pourra contrer le péril nahdhaouiste qu'à l'aide d'alliances massives et la constitution de super blocs unitaires qui représenterait un courant particulier. Parcequ'un examen attentif montre qu'à part le PDP et Ennahdha, les autres intentions de votes sont éclatées sur une trentaine d'autre partis , de l'ordre de 0,2 à 0,4 %. A mon avis, c'est du gaspillage de ressources pur et simple, soyons réalistes bon dieu. il y a plusieurs partis qui sont dans le même courant que d'autres et qui racontent à peu près les mêmes conneries. Malheuresemnt je ne sais pas si c'est une question d'Ego, mais très peu l'ont fait alors même que ça tombe sous le sens. L'union fait en principe la force, surtout lorsque tous s'égosillent pour dire que l'intérêt du pays passe avant tout. Il faut croire que non visiblement.
Et après, lorsque la date butoire approche, c'est la panique générale, ils se rendent compte que personne n'a rien branlé pendant que les autres ont bossé comme des malades pour assoir leur notoriété. On fait quoi? Et bien on fait tout pour reporter les élections. Parcequ'on n'est pas prêt, voilà pourquoi. Parceque pour le moment, nons intentions de vote varient entre 0,2 et 0,4 % voilà pourquoi. (Parceque comme par hasard, tous ceux qui sont pour le report des élections sont les partis nouvellement créés. A part 7amma Hammami, mais lui c'est qu'un emmerdeur de toute façon, avec tous mes respects pour le commmunisme)


Et bien moi je trouve ça égoiste et complètement stupide. Ca me fait penser à des ados pré-pubères qui, lorsqu'ils voient qu'ils ne gagnent pas, essayent de changer les règles du jeu. Et les règles du jeu étaient claires depuis le début: T'as des élections prévues pour le 24 juillet, vas bosser, fais ce que tu veux, tu as les clés en main. Arrivé le 24, c'est le peuple qui décidera. Pour moi, citoyen et voix potentielle c'est tout aussi limpide: jusqu'ici il y a des partis qui ont bien bossé, qui sont visibles, que j'ai suivi et que j'ai aimé ou pas (y compris Ennahdha) et il y en a d'autres que j'ai pas vu. Je ne vais pas dire :''Hé attendez, on va reporter les élections parceque je les ai pas tous vu'' quand même? Le citoyen a la repsonsabilité de voir le maximum de paysage politique tunisien mais il ne faut non plus pousser, si certains ne font pas assez d'effort. Donc arrivé le 24 Juillet, si t'es pas prêt laisse la place à ceux qui le sont.


Pour finir, j'ajouterai encore quelque scepticisme concernant la date du 16 octobre. Connaissant l'administration tunisienne, je ne pense pas, mais pas du tout qu'on travaillerait encore plus vite en plein été, en plein ramadan, juste avant le marasme de la rentrée scoalaire et pile dans celle universitaire. J'en doute, j'en doute fort...





1 comment

  1. rourou : je partage sur fbk et voilà je laisse un comm car j'ai lu quelque part que tu pensais que personne ne lis tes whatervers :) je les rate pas

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